Lecture : 4 septembure (19h), 5 septembre (15h)
Abracadada est un poème de 35 pages montré pour la première fois en 1977 dans une petite librairie à Paris, qui depuis a fermé. Il a été écrit dans l'esprit des typographies des avant-gardes historiques de la première moitié du siècle: futurisme, dadaïsme; "sound and fury" comme disait Shakespeare, histoire de fracas et d'éffondrement de l'avant-garde qui s'achève aujourd'hui.
Jean-Francois Bory a passé son enfance et son adolescence en Asie du Sud-Est. Une figure majeure de la poésie contemporaine, dont l’œuvre se déploie de plus, dans une continuité art visuel/édition. Réputé dès les années 1960 pour sa participation aux avant-gardes internationales visuelles. Publie l’une de toutes premières anthologies de poésie visuelle internationale à New York en 1968.
Il a publié une centaine de livres, des poésies, des proses, des essais, à collaboré à un nombre incalculable de revues, en a créé certaines (L’Humidité par exemple), co-dirigé d’autres (Approches, Celebrity Cafe entre autres, …). De nombreuses lectures et performances à travers le monde depuis 1965. Idem pour les expositions.
Coïncidant avec les 80 ans de Bory cette année, Jacques Donguy a écrit une monographie publiée par ADLMN / Les Presses du réel. Il fera une lecture de Abracadada au Garage Cosmos dans le cadre de Gallery Weekend Brussels 2020.
Dans le récent livre extrêmement documenté de Jacques Donguy aux Presses de Réel, « Jean-François Bory, Une monographie », s’observe un artiste en prise à des activités multiples. À la fois écrivain, poète visuel, proche de l’art concret, plasticien, éditeur de revues, les revues Approches (1965-1969) et Humidité (1970-78), éditeur et directeur de la revue Ailleurs fondée en 1963, historien des avant-gardes, il signe la première publication sur l’œuvre de Raoul Haussmann peu de temps avant la grande rétrospective du Moderna Museet de Stockholm. Il témoigne d’un activisme artistique partagé par la génération des poètes visuels à laquelle il appartient et par les gens de fluxus, s’inventant des lieux de distribution, des librairies galeries, des galeries aussi vite ouvertes que fermées, tout un circuit parallèle de diffusion de leur art. Rien ne convient mieux que le livre pour montrer les essais typographiques et les images de la poésie visuelle. Bory insiste sur le fait qu’il est poète avant d’être plasticien comme en témoigne Abracadada, initialement conçu en 1977 sous forme de livre, modifié ici dans une version murale actualisée. Avec une indéniable dextérité il met la poésie visuelle au service de la grande poésie qu’il pratique avec succès sans oublier de citer au passage les poètes des avant-gardes mises hors d’âge de par leurs excès, Ezra Pound, Tommaso Marinetti, Guillaume Apollinaire …